L’Alouette des Gaules : de l’escrime à la lutte

ancienne photo des athletes alouette des gaules bourg-en-bresse

Les débuts d’un club légendaire

L’Alouette des Gaules est le doyen des clubs de sports de Bourg-en-Bresse. Sa création, à la fin du XIXe siècle, est motivée par le contexte politico-historique, où la soif de revanche après la défaite contre les Allemands contribue largement à la valorisation du sport. À cette époque, toutes les couches sociales sont dans cet état d’esprit. Personne ne parvient à encaisser la perte de l’Alsace et de la Lorraine. La classe politique de la IIIe République galvanise le peuple en ce sens : il faut cultiver cet élan belliqueux dès le plus jeune âge afin que les futurs soldats soient prêts pour le prochain combat. Dans ce contexte, les activités sportives et l’éducation physique se développent un peu partout en France… et à Bourg-en-Bresse !

Les premiers clubs sportifs à Bourg

Au cours des années 1870 se développent plusieurs disciplines sportives à Bourg-en-Bresse : club de tir, escrime et gymnastique sont parmi les premières.

En 1869, Thimas Riboud des Avinières fonde à l’âge de 15 ans le club d’escrime. Son père, Alexandre Riboud, monte, quelques années après, le club civil de tir. Une paire d’années plus tard, c’est la gymnastique qui s’installe. Ce trio de disciplines constitue alors les bases d’un projet sportif encouragé par le patriotisme ambiant.

La naissance et l’affirmation de l’Alouette des Gaules

blason agb lutte bourg-en-bresse

Les racines de l’Alouette de Gaules sont à chercher dans le club d’escrime. Cependant, il faudra attendre 1878 pour que sa création soit officialisée, sous l’impulsion du localement célèbre pharmacien Louis Parant. Selon lui, sa vocation est de “propager l’amour des exercices physiques propres à compléter l’instruction de la jeunesse au point de vue militaire”. Activités d’escrime et de gymnastique sont toujours au programme, avec l’instruction militaire et l’éducation morale.

Dès 1881, le club sportif s’affirme dans la vie publique de la région et de la France. D’anciens membres reviennent du service militaire et insufflent une nouvelle fougue à l’Alouette des Gaules. “Se rendre utile à la patrie”, telle est la devise de la préparation militaire. Les fêtes patriotiques, les évènements de bienfaisance et les manifestations sportives permettent au club de s’affirmer dans la vie publique. La première fête fédérale est organisée sur le Champ-de-Mars en mai 1893 !

L’Alouette des Gaules : un vivier de champions

ancienne photo des athletes stade louis parant bourg-en-bresse

Depuis sa création, l’Alouette des Gaules forme des champions dans à peu près toutes les catégories de poids de la lutte gréco-romaine. Le club compte aujourd’hui plus de 250 licenciés et la vie associative reste toujours aussi dynamique. Avec Aziz Esslimi en Président depuis 2016, la tradition est assurément perpétuée…

Les premières compétitions dans le département de l’Ain

Depuis sa création en 1873, l’Union des sociétés de Gymnastique de France (USGF) inclut des structures régionales et départementales. L’Alouette des Gaules est dans la liste des huit clubs de la Fédération des sociétés de gymnastique de l’Ain, qui supervise l’organisation des compétitions et des tournois. C’est ainsi que le 8 mai 1893, la pupille de l’Alouette des Gaules Claudius Favier assiste à un concours de la fédération à l’invitation du moniteur de lutte Albin Gauthier. Claudius Favier, jeune sportif exceptionnel, donne un réel élan au club et contribue à créer la section lutte de l’Alouette des Gaules. Il devient champion de l’Ain à seulement 11 ans, lorsqu’il remporte sa première médaille dans les épreuves de grimper de corde, gymnastique, course de 60 mètres et jambes à l’équerre. Ce n’est que le début de sa carrière ! Il va par la suite collectionner les titres nationaux et internationaux, en ajoutant le lancer “de la pierre”, les haltères, la lutte et le rugby à ses exploits. Il devient moniteur puis président de l’Alouette de 1944 à 1949 en prenant la succession d’Henri Villard.

Le début d’une longue liste de champions

Beaucoup d’autres champions et athlètes marqueront ensuite l’histoire du club. Jean Steurer s’illustre en
athlétisme, Robert Theppe et Joseph Viallet en gymnastique. Jacky Bressous, Franck Charbon, Hafid Dib,
Hafid et Aziz Esslimi, Choucri Atafi, Nabil El Harde, Najim Chinoune, Sofiane El Aloui, Ali Miladi, Badr
El Garouani, Brahim et Tarik Belmadani, entre autres, brillent dans la section lutte.

Mustapha Dib, véritable figure du club, n’aligne pas moins de 7 titres de champion de France de lutte
libre et gréco-romaine !

La liste serait incomplète sans citer le champion historique Alain Mimoun, qui fit ses premières foulées
sur le stade Louis-Parant (mitoyen avec le gymnase Henri-Villard). Il sera médaillé d’or en remportant le
marathon aux Jeux Olympiques de Melbourne en 1956.

La lutte, aujourd’hui sport phare de l’Alouette des Gaules

Aujourd’hui, les disciplines d’athlétisme sont regroupées au sein de l’Entente athlétique bressane, tandis que la gymnastique a fusionné avec la section gym fille de la Jeunesse laïque au club de l’Entente gymnique Bourg-en-Bresse.

La lutte reste le sport principal du club, avec son vivier de jeunes champions , qui poursuit d’alimenter la filière sportive de haut niveau, et qui font de Bourg-en-Bresse une ville sportive par excellence.

Pour en savoir plus sur le club de l’Alouette des Gaules, rendez-vous sur Passion-Histoire !